vendredi 26 novembre 2010

Frivole, la presse féminine?

  
   Au fur et à mesure que le mouvement féministe s'est développé, la presse féminine s'est divisée: d'un côté des titres qui restent militants et d'autres qui renvoient plus à l'image traditionnelle de la femme et qui accompagnent la femme dans son quotidien.
 
Ce qu'il nous reste aujourd'hui serait plutôt du deuxième type de presse féminine. En effet, on est bien loin des revendications féministes dans les magazines tels que Glamour, Elle, Marie-Claire ou encore Cosmopolitain. On trouve dans ceux-ci des rubriques très diversifiées: mode, beauté, psychologie, jardinage, nutrition...etc, qui nous conseillent sur notre quotidien mais pas qui nous présente une idéologie à suivre.
Tous les sujets traités dans ces rubriques peuvent paraître très futiles aux ferventes militantes des droits de la femme. Il est vrai que l'image qui y est représenté de la femme est souvent celle de la «femme objet», celle du «Soit belle et Tais-toi» en quelque sorte. On ne cesse de nous proposer des régimes miracles, des produits amincissants , anti-rides, la garde de robe à adopter pour ressembler aux mannequins squelettiques que l'on voit dans ces magazines...dont les photos sont d'ailleurs retouchées! Cette presse peut paraître comme la petite Bible de la femme, son manuel à suivre pour être toujours tendance! 

  Toutefois, parmi tous ses sujets qui peuvent paraître frivoles et artificiels, il y a aussi, selon les magazines féminins, des reportages sur des sujets plus sérieux, des portraits de femmes fortes auxquelles on associe le réussite, donc il reste encore quelques bribes de ce passé qui a amené la femme à avoir une place dans la société.

  Malgré son aspect superficiel, car l'esthétique a une grande place dans ceux-ci (¾ d'images), la presse féminine a un vrai pouvoir, d'après Vincent Soulier, auteur de Presse féminine. La puissance frivole.
D'abord elle joue un rôle majeur dans la féminisation des valeurs de notre société. Au-delà d'un effet miroir d'évolution des mentalités et des comportements, elle crée de nouvelles normes en matière de mode, de beauté, d'éducation, de diététique, de santé, de psychologie, de sexualité...ce qui peut-être vécu comme un « dictat » par certaines personnes. Mais comme le souligne Marie-Françoise Colombani, éditorialiste au magazine Elle, la presse féminine n'est pas un modèle à suivre, le principal objectif est de nous vendre du rêve et nous divertir.
Ensuite, elle occupe la première place auprès des annonceurs et la deuxième en terme de diffusion donc c'est un marché économique qui a beaucoup de poids; et elle est aussi moins touchée par la crise que les autres journaux.

En somme, le rôle de cette presse apparemment futile, est à la fois un révélateur et un acteur de la démocratisation de la société, de l'essor de la consommation de masse et des mutations de la morale commune.